
La géopolitique doit être une fois de plus surveillée de près si l’on veut parvenir à anticiper la direction probable des marchés financiers. On peut constater que le Grand jeu britannique se poursuit sous le patronage des Etats-Unis d’Amérique. L’enjeu est ici de contenir l’émergence d’une puissance concurrente en Europe.
La Russie, de par sa superficie et l’importance de sa population serait bien plus puissante aujourd’hui si elle n’avait pas été gênée et en quelque sorte bloquée dans ses actions. Il est donc probable que les Etats-Unis et leurs alliés continuent d’attribuer une aide militaire à l’armée ukrainienne tout le temps nécessaire. Ce que je crains, c’est que cette aide ne serve qu’à tenir sans perspective de victoire rapide. Un gel du conflit sur la ligne de front actuelle ne serait cependant pas une bonne chose pour l’OTAN. Cela obligerait ses membres à stationner des troupes en Roumanie et en Bulgarie plutôt que dans les pays baltes.
C’est pourquoi j’estime, même si cet objectif n’est pas avoué, que les pays de l’OTAN veulent vaincre la Russie à l’usure. Cette dernière manquera probablement de véhicules blindés d’ici trois ans. Mais trois ans c’est très long…
Pendant ce temps, si l’on se réfère au taux de croissance du PIB, l’économie mondiale se porte plutôt bien. Les divergences entre les grandes zones économiques sont marquées. Par exemple, la zone euro, dont le PIB était plus important que celui des Etats-Unis à sa création en 1999, n’en représente plus que 55%. Les Américains nous ont très largement distancé.
Je crois qu’il faut maintenir des positions sur les marchés américains. On peut le déplorer pour nous-mêmes, mais le plus grand potentiel d’innovation se trouve toujours de l’autre côté de l’Atlantique.
Faut-il aussi regarder ce qu’il se passe du côté des pays en développement ? Bien sûr. L’Inde reste une économie très dynamique. Sa croissance du PIB est structurellement forte et sa monnaie est relativement stable pour un pays en voie de développement. Le pays deviendra peut-être la locomotive de l’économie mondiale sur la décennie 2040-2050.
Deuxième exemple, celui du Mexique, qui a remplacé la Chine comme premier fournisseur des Etats-Unis. Il est amusant de constater que la politique des autorités américaines à l’encontre de la Chine a favorisé le Mexique. La bourse de Mexico a d’ailleurs vu sa valeur doubler depuis 2020 !
Vers quels fonds faut-il alors s’orienter ? Il y a tout d’abord les fonds orientés sur les bonnes zones géographiques. Et ensuite ceux qui bénéficieront d’un retour à la normale sur les taux d’intérêt. La désinflation pourrait amener les banques centrales à baisser les taux. Cela favorisera alors les fonds obligataires.
Les fonds euros resteraient encore attractifs un ou deux ans avant que des taux plus faibles nous obligent à chercher des solutions alternatives.
Les SCI et SCPI ont souvent été décotées du fait de la réestimation de la valeur des biens. Si les taux venaient à baisser, leur valeur pourrait réaugmenter. Il est à noter que les détenteurs de SCPI les gardent en moyenne 17 ans et que les loyers continuent d’être versés tout à fait normalement.
Enfin les actions pourraient connaître un petit passage à vide durant l’été. Nous sommes toutefois habitués à ces mouvements de correction. Il serait de plus illusoire de vouloir capter les hausses sans subir les baisses. Au petit jeu qui consiste à acheter et à revendre, on finit souvent par manquer le train qui passe !
Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de ma considération choisie.